Indignez-vous ! restera le cri de ralliement de ce début de siècle, injonction humaniste et solidaire que lançait aux jeunes l’ancien jeune Stéphane Hessel, disparu à l’âge de 95 ans. Jamais le beau mot de résistant n’aura été aussi bien porté que par celui qui rejoint pendant la guerre le maquis et les Forces Libres avant d’être déporté. Revenu de Buchenwald, cet Allemand naturalisé français en 1937, devient un diplomate et un européen convaincu. Son indéfectible aspiration humaniste, son exigence, sa haute idée de la démocratie et de la responsabilité, son goût du risque, synthétisée dans un petit livre d’à peine une trentaine de pages, auront soulevé l’enthousiasme dans plus de 100 pays. « Indignez-vous ! « (Indigène) a été vendu à près de 4 millions d’exemplaires, avec l’écho que l’on sait, et il s’apprêtait à lui donner un complément (à paraître le 13 mars) dans « A nous de jouer ! de la protestation à l’action.»
Agrégé de philosophie, Stéphane Hessel, avait l’éthique et l’engagement chevillés au corps. Cette grande figure politique, était aussi un homme de grande culture. Son amour immodéré pour la poésie française et de langue allemande, il le fit passer dans divers recueils, dont un qu’il enregistra lui-même, vendu au profit des enfants étrangers et de leurs familles, menacés d’expulsion, avec toujours cette générosité, toute d’intelligence et de cette malice qu’il mettait en toute chose.
Il n'y a plus tellement de grande figure morale et intellectuelle de la trempe de Stéphane Hessel.
Les libraires que nous sommes doivent lui rendre hommage.