17-12-2014
Un dirigeant salafiste algérien a demandé au gouvernement d’exécuter le finaliste du dernier prix Goncourt pour apostasie.
Des réactions indignées se multiplient le 17 décembre en Algérie après les propos d’un dirigeant salafiste algérien appelant sur Facebook le gouvernement algérien à condamner et exécuter en public le journaliste-écrivain Kamel Daoud pour le crime d’apostasie, c’est-à-dire de renoncement public à sa religion, rapporte l’Afp le 17 décembre.
Cet appel intervient après une intervention de Kamel Daoud dans l’émission de France 2 “On n’est pas couché” du 13 décembre dernier. L’auteur du roman Meursault, contre-enquête (Actes Sud) et finaliste du dernier prix Goncourt y a critiqué le rapport des musulmans avec leur religion. “On (les musulmans) ne peut pas à la fois critiquer le monde et en vouloir au monde parce qu’il nous rejette alors que nous-mêmes nous rejetons le monde”, avait-il notamment affirmé.
Chronique dans Le Point
Kamel Daoud est connu pour ses positions atypiques dans le monde arabe et ses chroniques aux titres souvent provocateurs, qu’il publie dans le journalalgérien Le Quotidien d’Oran. L’auteur, qui avait été séduit un temps par les idées islamistes, avant de s’en détacher, signe d’ailleurs dans Le Point du 11 décembre un texte dans lequel il dresse un bilan désabusé des révolutions arabes :
“En réalité, tout débat sur la démocratie ou la dictature est faussé dans le monde dit “arabe”. Tant que la religion est là comme une relique vieille de dix siècles, pas encore réformée, luthérisée, la révolution sera un échec, car elle sera menée au bénéfice de gens qui sont dans le statut de sujets, pas de citoyens”.
Son pourfendeur, Abdelfatah Hamadache Ziraoui, qui dirige le Front de l’Eveil islamique salafiste (non reconnu officiellement) et milite notamment pour l’interdiction du maillot de bain sur les plages et de l’alcool, a estimé que l’auteur “mène une guerre contre Allah, son prophète, le Coran et les valeurs sacrées de l’islam”, un “crime” passible de la peine de mort aux yeux de certains islamistes.
Souvenirs des assassinats d'écrivains de 1990
Cette déclaration a soulevé une vague d'indignation sur les réseaux sociaux et a réveillé le souvenir des années 1990 lorsque des dizaines d’intellectuels avaient été assassinés à la suite d’une fatwa proclamant que “ceux qui nous combattent par la plume doivent périr par l’épée”.
Une pétition appelle les ministres de la Justice et de l’Intérieur “à enclencher des poursuites contre ces appels aux meurtres”. Le mouvement d’opposition Barakat (“Ça suffit!”), créé durant la campagne présidentielle d’avril, a aussi dénoncé un “appel odieux et criminel” et apporté son “soutien indéfectible” au journaliste, qui a lui-même réagi sur Facebook :
Cet appel intervient après une intervention de Kamel Daoud dans l’émission de France 2 “On n’est pas couché” du 13 décembre dernier. L’auteur du roman Meursault, contre-enquête (Actes Sud) et finaliste du dernier prix Goncourt y a critiqué le rapport des musulmans avec leur religion. “On (les musulmans) ne peut pas à la fois critiquer le monde et en vouloir au monde parce qu’il nous rejette alors que nous-mêmes nous rejetons le monde”, avait-il notamment affirmé.
Chronique dans Le Point
Kamel Daoud est connu pour ses positions atypiques dans le monde arabe et ses chroniques aux titres souvent provocateurs, qu’il publie dans le journalalgérien Le Quotidien d’Oran. L’auteur, qui avait été séduit un temps par les idées islamistes, avant de s’en détacher, signe d’ailleurs dans Le Point du 11 décembre un texte dans lequel il dresse un bilan désabusé des révolutions arabes :
“En réalité, tout débat sur la démocratie ou la dictature est faussé dans le monde dit “arabe”. Tant que la religion est là comme une relique vieille de dix siècles, pas encore réformée, luthérisée, la révolution sera un échec, car elle sera menée au bénéfice de gens qui sont dans le statut de sujets, pas de citoyens”.
Son pourfendeur, Abdelfatah Hamadache Ziraoui, qui dirige le Front de l’Eveil islamique salafiste (non reconnu officiellement) et milite notamment pour l’interdiction du maillot de bain sur les plages et de l’alcool, a estimé que l’auteur “mène une guerre contre Allah, son prophète, le Coran et les valeurs sacrées de l’islam”, un “crime” passible de la peine de mort aux yeux de certains islamistes.
Souvenirs des assassinats d'écrivains de 1990
Cette déclaration a soulevé une vague d'indignation sur les réseaux sociaux et a réveillé le souvenir des années 1990 lorsque des dizaines d’intellectuels avaient été assassinés à la suite d’une fatwa proclamant que “ceux qui nous combattent par la plume doivent périr par l’épée”.
Une pétition appelle les ministres de la Justice et de l’Intérieur “à enclencher des poursuites contre ces appels aux meurtres”. Le mouvement d’opposition Barakat (“Ça suffit!”), créé durant la campagne présidentielle d’avril, a aussi dénoncé un “appel odieux et criminel” et apporté son “soutien indéfectible” au journaliste, qui a lui-même réagi sur Facebook :