Un critique a dit « Un roman de Richard Millet, ça ne résume pas. Ca s’écoute ». C’est étonnamment vrai. Ouvrir ce livre, comme apparemment tous les livres de Millet, c’est entrer dans la musique d’une écriture presque parfaite. C’est un style ciselé, un ton, un rythme, une drogue peut-être. L’histoire pourtant n’est pas glorieuse. Elle parle de province, des profondeurs du Limousin où vit l’auteur. C’est l’histoire d’une jeune femme, déjà vieille fille, qui s’engage dans un amour dévorant et sans issue pour le nouvel instituteur, moins jeune encore puisqu’il s’agit d’un écrivain aguerri mais revenu de tout, et notamment de l’écriture. Etrange paradoxe de la part d’un auteur dont l’ouvre ne semble pas se tarir, mais au contraire tracer son sillon, un peu en marge, mais pas trop, des fracas de la rentrée littéraire. A noter aussi que Richard Millet, éditeur chez Gallimard, a été un des relecteurs des Bienveillantes de Jonathan Littell.
Richard Millet
Dévorations
Gallimard