Enfermé, mis au secret par une force d’occupation, un homme présumé musulman, arabe – alors qu’il parle turc, kurde et anglais, lit Bernanos et Montaigne – découvre la liberté. L’unique, la seule liberté : celle d’aimer l’humanité par-delà sa barbarie, la tolérance malgré l’arbitraire, la beauté sous la laideur qui le brise. Enchaîné dans le noir, sous les insultes et les coups, le narrateur rêve, se souvient, existe – seule résistance possible – et convoque par bribes, la vie, les musiques, les poètes qu’il aime. Ce texte de haute tenue de Jean-Claude Pirotte sauve de la honte, de l’impuissance face à la bêtise meurtrière, d’où qu’elle vienne.
Jean-Claude Pirotte
Absent de Bagdad
La Table ronde