Sylvia Plath et Ted Hughes forment un couple mythique des lettres de langue anglaise. Tous deux poètes, ils se rencontrèrent à Cambridge en 1956, et vécurent quelques années de passion et de création, alliage difficile et périlleux… D’autant que Ted, aussi fort et solaire que Sylvia était fragile et lunaire, y mêlera très vite son amour pour une autre poétesse, Assia Wevill. C’est ce triangle amoureux que raconte ce livre, à la manière de Claude Pujade-Renaud : une mosaïque de voix, qui toutes reconstituent le fil d’une histoire tourmentée, marquée par le suicide de Sylvia en 1963, et celui d’Assia, en 1969. Car une voix reste silencieuse tout au long du livre, celle du “braconnier”, Ted Hughes, et son silence est comme une ombre portée sur le destin de deux femmes troublantes, et troublées, jusqu’à la mort.
Trente-cinq ans plus tard, pourtant, en 1997, peu avant sa propre mort, Ted Hughes parlera, au travers du recueil des 88 lettres-poèmes qu’il n’avait cessé d’écrire à Sylvia.
En parallèle, notons l’intérêt à lire la poésie de Sylvia Plath, Arbres d’hiver (Poésie Gallimard), Ariel (Monde entier, Gallimard ; ou le même texte lu par Isabelle Carré, aux Editions des Femmes).
Claude Pujade-Renaud : Les femmes du braconnier, Actes Sud, 2010, 21 €.