Dès l'entame du livre, on sent qu'on n'en sortira pas indemne. L'histoire ... Le deuil d'un père, insupportable, indicible. Quand la vie s'arrête, le miracle banal et quotidien fait place à un champs de ruines, un vide absolu qui écrase les plus infimes certitudes. Avec la douleur de l'absence vient la culpabilité. Celle de n'avoir pas été à la hauteur, de ne s'être pas consacré à l'essentiel, d'avoir laissé la place à la médiocrité, d'avoir imposé une autorité bancale à un enfant qu'on a oublié de regarder grandir. Comme si passer de l'autre côté de la vie rendait la vérité inévitable. Au-delà d'une émotion crue et intense, Nicolas Fargues, avec une totale liberté et sans tabou ni souci du "socialement" correct, tranche dans le vif de questions fondamentales: quel rapport peut-on, aujourd'hui, encore avoir aux autres, que transmet-on à ses enfants, comment vit-on avec eux, comment les aime-t-on ..?
Nicolas Fargues, Tu verras, P.O.L., 2011, 15.50 €.