Trop rares sont les livres drôles pour passer celui-ci sous silence. Lancé comme une révélation par son éditeur, ce premier roman de Romain Puertolas, est d'une fraîcheur et d'un humour potache tout à fait réjouissant. Sous un titre impossible, il raconte d'un ton enlevé les tribulations d'un Indien à travers le monde. Ce voyage en armoire, est nettement plus proche du fakir de Pierre Dac et de Francis Blanche- on peut le dire- que du Passepartout de Jules Verne.
De France en Angleterre, des prisons libyennes aux hôtels de luxe de Venise, Romain Puertolas promène son Indien au nom imprononçable- quelque chose comme Kisifrotsipik- avec décomplexion et une vraie complicité avec le lecteur, voire une poésie, qui aborde aussi des sujets douloureux. On ne vous parle pas du sommier à clous Ikea qu'il comptait acheter, - 15 000 vis à visser soi-même-, mais des émigrés clandestins que ce sans papiers Indien côtoie. Et quand on sait que l'auteur de ce livre inattendu travaille à la police des frontières, cela le rend encore plus sympathique. Des personnages hauts en couleurs, une invention langagière cocasse, des péripéties qui ne traînent pas en chemin et un esprit allègre qui vous feront passer un bon moment.
Romain Puértolas : L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté dans une armoire Ikea, Le Dilettante, 2013, 253p, 19€
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