« Il y a des gens à qui le vert ne sera jamais tendre » écrit David Bosc, songeant à l'ami Baudelaire, allergique à la nature. Courbet a fait de lui un portrait fiévreux, resté fameux, moins cependant que l'Origine du Monde, racheté par Lacan comme on le sait.
Courbet est un terrien, qui peint comme il sent, de tout son être, en plein élan. Ainsi nous le raconte David Bosc, dans ce livre admirablement écrit, qui sait voir, comme Courbet voit la peinture, par le corps et les sens.
Nous sommes en Suisse, dans les dernières années du peintre qui a fui en Suisse sa condamnation absurde à rembourser la Colonne Vendôme, mise à bas au moment de la Commune, sur une idée à lui, lancée sans doute dans un de ses moments festifs, au bistrot. Condamné à peintre... quelle ironie, comme un forçat pour payer une amende colossale. A La Tour-de-Pelz, il se promène, se baigne dans le lac Léman, peint donc, à la chaîne, et se saoule pour oublier qu'il était fait pour Paris, la vie, les amis, la joie.
Le lyrisme charnu, le style plein et heureux de David Bosc à retenu les jurés du prix Goncourt, qui viennent de le mettre dans leur première sélection.
David Bosc : La claire fontaine, Verdier, 2013, 128p, 14€
Sur Musiq3, Sophie Creuz en parle
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