Il y a soixante ans, décédait Django Reinhardt, musicien et compositeur unique en son genre, né à Liberchies près de Charleroi. Handicapé par deux doigts atrophiés, suite à l'incendie de sa roulotte, Django le gitan inventa un genre que d'autres appelèrent jazz manouche. Alexis Salatko le raconte dans un roman biographique, Folles de Django (Robert Laffont) et révèle un fait méconnu de son histoire. Une Belge, Maggie Kuipers, oubliée de tous, le sortit des faubourgs boueux de Paris et le propulsa dans le monde des cabarets pour lui faire rencontrer ceux qui feront de lui une vedette. Pendant plus de dix ans, elle veillera sur lui, et tentera de le faire passer en Suisse pendant l'occupation nazie. Elle réussira pour Mendès-France et le frère handicapé de De Gaulle mais y laissera sa vie.
Comme avant lui Alain Gerber racontait Chet Baker, Alexis Salatko swingue sur la vie de Django avec une empathie totale pour celui qui renonça à la musique, lui préférant...la pêche à la ligne, alors que les plus grands l'admiraient (Duke Ellington, Armstrong). Mais jamais il ne renonça à sa liberté.
Alexis Salatko : Folles de Django, Robert Laffont, 2013, 276p.