« Pour en finir avec Eddy Bellegueule » son premier roman, avait déjà secoué les chaumières. Celui qui désormais s'appelle Edouard, tournait le dos à son milieu très populaire du Nord de la France pour gagner Paris, faire de hautes études et causer comme l'intellectuel brillant qu'il est devenu (spécialiste de Bourdieu). Ce second roman -en réalité un récit- n'est pas moins rude puisqu'il s'agit d'un viol subi un soir de Noël. Dépossédé de sa vie par la violence extrême d'abord, de son histoire ensuite par les dépositions qu'il dû faire à la police, au médecin, à sa soeur, Edouard Louis n'a eu que l'écriture pour réintégrer sa propre histoire. Par la forme, les différentes narrations, récits des uns et des autres, par la mise à distance, il tente de dégager les éléments historiques, sociaux, les préjugés raciaux, la honte de soi, qui se sont cristallisés dans cet acte odieux commis sur sa personne par un homme au nom de prince d'Arabie. Intelligente, cette lecture ne ménage ni l'auteur, ni le lecteur.
Edouard Louis : Histoire de la violence, Seuil, 2016, 240p, 18€
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