A l’instar d’un O. Henri dont nous vous parlions précédemment, John O’hara fait partie de ces écrivains américains majeurs tombés avec injustice dans l’oubli. Rendez-vous à Samarra, que rééditent en poche les éditions Rivages, est de ces chefs-d’oeuvre pleins d’esprit que l’on découvre avec un grand bonheur. L’arrière-plan en est un tableau grinçant de la haute bourgeoisie au temps de la prohibition, un tableau critique mais aussi lyrique, fait de mondanités alcoolisées et d’érotisme sous-jacent dans un monde étouffé par l’hypocrisie sociale. Le personnage principal, Julian English, suite à un « malencontreux incident », un verre lancé en pleine figure d’un de ses pairs lors d’un bal, amorce un lent décalage qui en 48 heures se transformera en une véritable descente aux enfers. Suivez donc le conseil prodigué par le grand Ernest Hemingway : « Si vous rêvez d’un roman magnifique, écrit par un auteur qui maîtrise parfaitement son sujet, lisez Rendez-vous à Samarra »
Rendez-vous à Samarra
John O’hara
trad. par Marcelle Sibon
Rivages