Ecrasée par un père violent, la famille Lukas vit dans le nord du Wisconsin, belle terre oubliée peuplée d’ouvriers européens immigrés et d’indiens Ojibwé, dont on connaît l’attachement à la nature. Le fils aîné choisit de fuir et s’engage dans les marines. Il disparaît au Vietnam. A côté d’une mère meurtrie, Bill le cadet, traverse une adolescence difficile, porté par l’esprit de son frère, et guidé par les habitants de la ferme voisine, les Morrisseau, figures attachantes d’une humanité exemplaire. Ce sont ces cinq destinées que nous raconte ce beau livre. Car si la vie n’est pas un fleuve tranquille, il peut exister une rémission. La très forte présence de la nature, et la compassion qui unit les personnages, en sont le socle. De même que la présence du frère mort qui, dit-il, aura été un meilleur fils et un meilleur frère dans la mort que dans la vie.
Un premier roman lyrique et émouvant, très construit comme peuvent l’être ces livres qui nous viennent d’Amérique. Une belle lecture.
Wisconsin, de Mary Relindes Ellis, Buchet-Chastel, traduit de l’américain par Isabelle Maillet, 436p.