Il fut un temps où la nuit de noces pouvait se révéler un redoutable moment de vérité. Et en Angleterre, en 1962, entre la chute de l’Empire et la révolution sexuelle, nul doute que cette épreuve ne fût pas rare. C’est en tout cas celle que vécurent Edward & Florence dans ce petit hôtel du Dorset, en bord de mer, et que raconte ce court roman de Ian McEwan, avec l’habituel talent d’un fin observateur de la condition humaine. Car les temps ont changé, certes, l’Angleterre aussi, et la cérémonie des nuits de noce souvent relayée au rang de curiosité. Mais la condition humaine ?
Humour grinçant en prime, ce livre est un intermède heureux dans la production romanesque d’un des écrivains anglais les plus intéressants aujourd’hui. Rappelons ces quelques titres : Le jardin de ciment, L’enfant volé, Amsterdam, Samedi…
Ian McEwan : Sur la plage de Chesil, Gallimard, 2008, traduit de l’anglais par France Camus-Pichon, 150p, 16,90€