Rompant avec sa veine satirique, Jonathan Coe (Testament à l’anglaise, La maison du sommeil…) donne un roman d’une extrême sensibilité. Quatre générations de femmes défilent dans le récit que Rosamund enregistre pour Imogen. C’est que sa vie a croisé la destinée de la mère d’Imogen, de sa grand-mère et de son arrière-grand-mère. Toutes mal-aimées et mal-aimantes ont transmis la haine de soi à la génération suivante. Le désastre a eu lieu dans l’enfance ; un mot, un geste ont fait basculer la vie de chacune. Comme dans Lignes de Faille de Nancy Huston, Jonathan Coe remonte très finement le cours de ces vies jusqu’à leur point de rupture.
Jonathan Coe : La pluie avant qu’elle tombe, traduit de l’anglais par Jamila et Serge Chauvin, Gallimard, 2009, 248p, €19,50.