Texte réjouissant que ce premier roman de Teresa Solana !
Au départ, un secret bien gardé, puisque nos deux jumeaux (qui n’en sont pas des vrais), sont les seuls à savoir qu’ils sont frères et nés le même jour. Ils exercent de plus une profession un peu particulière : enquêteurs. Le propos du livre paraît dès lors tout trouvé : une filature, pour un homme politique barcelonais en vue qui soupçonne sa femme d’infidélité.
Mais le vrai propos du roman n’est peut-être pas là… Ce qui intéresse Solana, c’est en fait le tableau de mœurs que dessinent les jumeaux et leur entourage d’un côté, et la classe barcelonaise aisée de l’autre. Le lecteur suit ainsi au jour le jour les avancées de l’enquête, auxquelles sont habillement mêlées les affaires de famille de ces « jumeaux presque parfaits » et une part de critique sociale.
Au final, le rythme donné par la pseudo filature permet un texte sans temps mort, et d’une gaieté véritable tant ses personnages principaux sont attachants.
Teresa Solana : Des jumeaux presque parfaits, traduit de l’espagnol par Juan Vila, Actes Sud, 2009, 22€