Après nous avoir permis de redécouvrir l'irrévérencieux Edgar Hilsenrath, ou encore Ramon Sender, la petite maison Attila nous entraîne sur les chemins de l'Amérique du Sud. L'auteur n'est cette fois pas un "ancien oublié", comme pour les deux précédents, mais un ancien (né dans les années 30 en Argentine), qui n'a jamais fait publier ses textes !
On ne peut pas s'empêcher de s'arrêter un instant sur l'objet. Attila a une nouvelle fois réalisé un travail soigné, en jouant exclusivement sur trois couleurs pour les dessins qui illustrent le livre : noir, blanc, mais aussi rouge. On retrouve ces teintes dans le corps même du texte, et sur la couverture. De la belle ouvrage !
Parlons enfin du propos. Palabres est une fable. C'est une fable sur la rencontre de deux mondes, sur le pouvoir également. Face à face deux peuplades, les Guardanais et les Farugios ; les premiers sont des industrieux, les seconds des paysans. Une simple question d'abord anodine, "Comment va?", les amène à se rencontrer, mais l'absurde s'en mêle, et la guerre n'est pas loin... Ajoutez à cela trois berlinois perdus dans la cambrousse, et si chacun tire la couverture à soi, c'est la zizanie assurée !
Un texte rythmé, inventif, et ô combien ironique, voici Palabres.