Voilà un livre qui porte bien son nom !
Quel délice que de se glisser dans ses pages à la suite de Babo et de Sian. Lui est indien, né à Madras, et dans les premières pages du roman s'envole pour Londres poursuivre ses études ; elle est galloise, et Babo ne la connaît pas encore, mais cela ne saurait tarder... On ne dévoile rien en disant que leur coup de foudre sera aussi intense que définitif.
Dès lors, le couple mixte qui finit par s'installer en Inde, devient le fil conducteur du texte. Babo et Sian sont de véritables "dénicheurs de plaisirs", traduction plus exacte du titre anglais initial. La première moitié du livre est de fait d'une grande gaieté : c'est la découverte de Londres par Babo, avec la triple interdiction de boire, manger de la viande et s'intéresser aux femmes ; c'est la rencontre avec Sian (la tentation est parfois trop forte!)... Le couple se construit, et l'histoire prend forme peu à peu, qui n'est rien d'autre qu'une chronique familiale, mais quelle chronique familiale!
Car il y a Ba, la grand-mère un brin fantasque de Babo, toujours "entourée de plumes de paons et de lézards rouges" ; il y a aussi les nombreux personnages secondaires du roman, issus ou non de la famille, et tous traités avec talent. Enfin, et même si le roman se lit facilement (grâce à cela peut-être), il y a la prose impeccable, imagée et profonde de l'auteur.
Chapeau, Madame Doshi !
Tishani Doshi : Le plaisir ne saurait attendre, roman traduit de l'anglais (Inde) par Karine Lalechère, Buchet Chastel, 2011, 350p, €21,00