Oui, "C" est bien le titre du roman de cet artiste Anglais touche-à-tout. Il faut bien avouer que se lancer dans la lecture de "C" est une sorte d'acte littéraire kamikaze où toutes vos petites habitudes sont bousculées. Voyez-un peu : Serge Carrefax, né juste à la fin du XIXème siècle en Angleterre vit une enfance singulière. Son père, sorte de savant fou (ou de Professeur Tournesol -car Tom McCarthy a également écrit un essai sur Hergé) est passionné de nouvelles technologies et en particulier par les ondes radio. Sa mère, muette, élève des vers à soie et fait le commerce du tissu. Quant à sa grande soeur Sophie, elle est tout simplement surdouée et pratique les sciences comme elle respire. Tout irait pour le mieux si un jour... (ne lisez surtout pas la quatrième de couverture si vous souhaitez vous immerger dans ce roman-fleuve à surprises car l'éditeur a été bien trop bavard et en révèle trop avant le début de la lecture).
A ce début d'histoire se greffe des descriptions scientifiques assez obscures pour les non-initiés mais aussi des passages très poétiques en pleine attaque aérienne allemande, et des situations très drôles notamment lorsque le héros se venge des charlatans prétendant communiquer avec les morts...
Un roman ouvrant des pistes sur tellement de sujets qu'ils serait ridicule d'essayer de les résumer ici (communication, liens familiaux, guerre, psychanalyse, Histoire, sciences...) mais surtout un roman déstabilisant qui pousse son lecteur à regarder autrement la littérature.
Tom McCarthy : C, traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Thierry Decottignies, Editions de l'Olivier, Paris 2012, 428 p., 24 €