L’Atomium inspire à Jonathan Coe un roman d’espionnage aussi charmant , léger, que désuet, tout à fait dans l’esprit de la fin de ces années cinquante qui vantaient les arts électroménagers et l’universalisme du modèle occidental.
Thomas Foley, fringant jeune employé du Ministère de l’Information quitte Londres pour superviser le Pavillon britannique à l’Expo 58. Son physique avantageux et sa candeur vont l’embarquer dans une mésaventure amoureuse avec une jolie flamande et, à son insu, dans les arcanes des services secrets russes et américains. Péripéties beaucoup plus enivrantes que la vie petite-bourgeoise qu’il mène dans sa banlieue anglaise.
Le lecteur belge lui, se replonge avec plaisir dans le décor en toc, parfois avant-gardiste et audacieux de l’Expo Universelle en s’étonnant toutefois que, sous la plume de Jonathan Coe, - invité il est vrai en résidence d’écriture par Het Beschrijf -, Bruxelles semble être une ville unilingue, entendez flamande… Une nouvelle guerre froide en perspective ?
Jonathan Coe : Expo 58, traduit de l'anglais par Josée Kamoun, Gallimard, 2014, 328p, 22€.