Nous sommes sur une l'île norvégienne, Kvaloya, proche du Grand Nord. Dix ans auparavant, à la fin de l'été, deux frères presque jumeaux, ont disparu en mer, mystérieusement, l'un après l'autre, par une nuit claire et calme. De vieilles légendes évoquent une femme qui hypnotise et tue. Cette sirène, cette Huldra celtique, est à la fois proche de la nature sauvage et gardienne du silence, du secret et des âmes. Le lecteur entre dans le récit de ce fait-divers tragique, par le récit qu'en fait dix ans après, une femme de 28 ans, inquiétante et indéterminée. Ces disparitions lui laissent des impressions changeantes, des doutes, au point que le lecteur lui aussi se met à douter... John Burnside, auteur écossais, mène la barque avec une habileté souveraine, superpose le fait-divers, le conte, les troubles de l'adolescence, le mystère du désir et de l'ascèse, à l'art et à la vie. Il écrit avec une technique de peintre, esquisse, reprend, efface, laisse en blanc, puis revient sur le motif de ce fascinant thriller métaphysique, étrange et pénétrant.
John Burnside : L'été des noyés, de John Burnside, traduit de l'anglais (Ecosse) par Catherine Richard, Editions Métailié, 2014, 336p, 20€.