Le père et le fils se détestent. Le père se désole de la faiblesse et du manque d'ambition de son fils, et le fils rêve de tuer son père.
Lecteur, ne crois pas pour autant que ce livre soit sinistre. Il est au contraire très drôle, en portrait satirique de l'Amérique middle class des années 1970, matérialiste, conservatrice, faussement puritaine car obsédée par le sexe, et c'est important de le souligner, "post guerre du Vietnam", avec une jeunesse qui rêve de passer à autre chose. Et en effet, le rêve d'Orville junior, fils d'Orville senior donc, est de s'établir comme pompiste dans l'immense station-service de Little America, un endroit où tout citoyen disposant d'une automobile finit par passer. On l'a compris, c'est loufoque, c'est déjanté, et c'est aussi très haletant, le livre se déroulant en de multiples scènes de quelques pages, mêlant la chronologie, et fonctionnant un peu comme un puzzle.
Les Editions Cambourakis ont le chic pour retrouver et publier quelques formidables écrivains américains quelque peu oubliés. C'est l'occasion ici de rappeler un livre qui nous avait enthousiasmés : Sale temps pour les braves, de Don Carpenter
Rob Swigart : Little America, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par François Happe, Cambourakis, 1015, 246p.
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