Dans la cité de Butania, bâtie entièrement autour d’une gigantesque citerne de gaz surnommée « la bulle », les autorités ne tolèrent aucune forme de criminalité. Pourtant, la peine de mort n’existe pas. Elle est remplacée par une sentence encore plus terrible ; tout individu ayant attenté par quelque forme que ce soit à la vie de ses concitoyens est condamné à l’amputation totale. On croit à Butania en la vertu de l’exemple. Une nuit, le contremaître Bertold Boro met le feu à son unité de production et tue accidentellement quatre ouvriers. Il subit le châtiment suprême, réduit désormais à ramper dans le quartier réservé. C’est alors qu’il rencontre Froilan, directeur d’un théâtre de marionnettes vivantes, qui lui propose de remplacer son acteur principal mort récemment. Bien que privé de ces membres, Bertold est décidé à infléchir son destin. Entre Bilal et Schuiten, voilà un album graphiquement remarquable, sidérant par sa vision du monde où l’humain n’est plus qu’une marionnette manipulée par des machines, d’une profonde noirceur même si l’espoir n’y est pas tout à fait éteint.
Agrimbau ; Ippoliti
La bulle de Bertold
Albin Michel