"Demain, demain" c'est à la fois l'espoir et le désespoir pour ces immigrés qui habitent un bidonville à proximité de Paris. Cette bande dessinée simple et émouvante évoque leur quotidien très dur et leur grande solidarité dans la France des Trente Glorieuses qui avait besoin de main d'oeuvre mais pas les infrastructures pour la loger.
C'est ainsi qu'on fait la connaissance de Kader dont la femme vient juste de le rejoindre au bidonville accompagnée de leurs deux jeunes enfants qui ont quitté la famille et la campagne algérienne. Cruelle désillusion pour Soraya qui pensait revoir son mari dans une belle maison équipée de toutes les facilités. Or, ils vivent dans une "baraque" sans eau, mais qui prend l'eau et qui s'écroule sans que la loi les autorise à "construire", c'est-à-dire juste consolider leurs habitations insalubres. Les habitants du bidonville sont ainsi régulièrement victimes des descentes de police et lorsqu'ils tentent de se reloger dans des habitations normales, ils doivent affronter les cerbères de l'administration française.
Un épisode douloureux et récent de l'histoire de France que Laurent Maffre raconte tout en douceur malgré les humiliations et les violences et qui nous rappelle surtout que nos voisins sont aussi nos frères humains.( A ce propos, il n'est d'ailleurs pas inutile de rappeler que le 17 octobre prochain, ATD Quart monde organise la journée mondiale du refus de la misère en Belgique et dans le monde : http://www.atd-quartmonde.be/17-octobre-la-journee-mondiale-du.html)
Demain, Demain, Laurent Maffre, co-édition Actes Sud BD et Arte Editions