Saluons la naissance d’une nouvelle revue littéraire consacrée au monde du polar : Alibi.
Créée par des journalistes chevronnés, anciens collaborateurs de Courrier International, Alibi a pour ambition de « raconter le monde à travers le prisme du polar ». Foisonnant et hétéroclite, ce premier numéro tient ses promesses : entretiens avec des grands noms du polar anglo-saxon (R. J. Ellory) et francophone (Marcus Malte), dossier thématique sur les policiers ou les criminels passés du terrain à la plume, la revue cultive le dialogue et les témoignages directs d’écrivains.
Avec un passage obligé par la critique littéraire (dernières parutions marquantes dans le monde du roman policier mais également documentaires soigneusement sélectionnés), Alibi satisfait les fans de polars mais s’adresse aussi à tous les curieux par son aspect magazine de société. On y trouve aussi bien un reportage photo sur les gangs au Salvador, qu’une visite d’Edimbourg sur les traces de l’inspecteur Rebus (personnage créé par Ian Rankin), ou encore des contributions des professionnels du crime (Justice et Police) comme le juge Eric Halphen abordant des sujets d’actualité. On trouvera même une rubrique « armes » sur le Smith et Wesson .38.
Alibi fourmille d’un tel nombre d’informations sur les auteurs et l’actualité du polar qu’en le refermant on s’imagine déjà derrière une vieille Remington (ou un Mac), créant un nouvel inspecteur culte ou éventuellement dans des ruelles sombres à la poursuite de charmantes victimes (en fonction de ce qui reste au fond de cette bonne bouteille de whisky)…