Graffiti est fière d'avoir reçu, avec 24 confrères, ce label lors de la Foire du livre 2008 !
"En octobre 2007, la Ministre de la Culture et de l'Audiovisuel a lancé un label de «librairie de qualité». Pour recevoir ce label, une librairie doit répondre à douze critères opérationnels que la Ministre a définis en concertation avec le Syndicat des libraires francophones de Belgique."
Qui n'a rêvé un jour d'être libraire? Faire partager ses coups de cour littéraires, contribuer à la diffusion du savoir, apporter sa pierre à l'édifice culturel d'une société, voilà bien des tâches nobles et passionnantes susceptibles d'enrichir toute une vie. Or, rares sont ceux qui aujourd'hui envisagent d'exercer le métier de libraire. C'est que, derrière cette image séduisante, se cache une réalité complexe et exigeante. Le livre, en effet, n'est pas un produit comme un autre. Chaque livre est singulier au sens où il n'est identique à aucun autre, ce qui implique, de la part du libraire, une connaissance particulière de chaque ouvrage mis en vente. Or, le nombre de titres commercialisés ne cesse d'augmenter d'année en année : en 2006, 57.728 nouveautés et nouvelles éditions ont été commercialisées; la rentrée littéraire de septembre 2007 offre au public pas moins de 727 romans en langue française, un record historique. Présenter la plus large palette de l'actualité éditoriale et non les seuls best-sellers qui monopolisent l'attention des média, est la première mission du libraire. Constituer et renouveler un fonds permanent d'ouvrages accessibles au public, en est une autre, plus ardue encore. Il s'agit, en effet, de livres «à rotation lente» qui mettent un certain temps à s'écouler mais n'en représentent pas moins une part essentielle du patrimoine littéraire et scientifique. Le libraire est aussi celui qui est capable de conseiller ou d'orienter son client dans ses recherches. Il passera pour lui commande d'un titre qui ne se trouverait pas en rayon.
L'enjeu est clair : promouvoir la diversité littéraire et éditoriale, échapper au formatage et à l'uniformisation résultant de la concentration économique qui sévit également dans le domaine du livre. Le libraire a cette particularité d'être à la fois un marchand et un acteur irremplaçable de la vie culturelle. Non seulement, il vend des livres, mais il en parle avec discernement à ses clients, il invite des écrivains pour les rencontrer, bref il est un pilier de la vie littéraire.
Mais le service ainsi rendu à la collectivité a son prix. La librairie est aujourd'hui un maillon fragile de la chaîne du livre. Des charges croissantes (loyers, frais généraux, informatisation.) ainsi que la concurrence de la grande distribution, de l'internet et des solderies, qui n'offrent pas le même service, expliquent que la rentabilité des librairies de qualité soit l'une des plus faibles du commerce de détail, d'autant plus que, à ce jour, malgré plusieurs tentatives avortées, aucune loi ne réglemente en Belgique le prix du livre alors que de nombreux pays européens ont adopté pareille législation qui protège la librairie et la diversité éditoriale.
L'indéniable rôle culturel joué par les librairies justifie qu'elles fassent partie intégrante de la politique de la Communauté française à travers des soutiens spécifiques. C'est ainsi qu'au début des années nonante, un dispositif de subventions et de prêts sans intérêt a été mis en place. Dorénavant, grâce au label imaginé à l'issue des Etats généraux de la Culture, elles bénéficieront d'une reconnaissance publique et d'une visibilité accrue. Il ne s'agit pas de nier ou de contester les autres réseaux de vente du livre, y compris numériques, mais de décerner un label de qualité aux librairies répondant à douze critères opérationnels définis en concertation avec le Syndicat des Libraires francophones de Belgique. Parmi ceux ci : la prépondérance de la vente de livres dans le chiffre d'affaires de la librairie, la garantie d'un assortiment multiéditorial, la possibilité d'obtenir des renseignements bibliographiques ou d'effectuer des commandes à l'unité, la présence, en magasin, d'un nombre minimal d'auteurs belges etc.
Les libraires qui estiment répondre à ces critères sont invités à remplir un formulaire et à le retourner au secrétariat du label. Une commission d'experts examinera leur demande et, le cas échéant, proposera à la Ministre de la Culture d'octroyer le label. Celui-ci restera valable pendant cinq ans. Un réseau sera ainsi progressivement identifié et reconnu en Communauté française, contribuant à la valorisation d' un métier essentiel dans la vie culturelle.
http://www.promotiondeslettres.cfwb.be/aides/libraires/label.html