Illustré magnifiquement par le dessin et les broderies de Aurélie William Levaux, ce poème de Caroline Lamarche se déplie et se replie pour tenir dans une enveloppe. Tout son univers est ici rassemblé, prolongé par le talent de l'illustratrice. Une comptine de la Toussaint qui passe de la douceur à la violence, du jeu de l'enfance à la célébration cannibale. Le poème de Caroline Lamarche, faussement candide, se décline comme une recette de cuisine délicieuse pour ce festin des morts à la fraîcheur vénéneuse, surprenant et séduisant comme un baiser glacé. Un magnifique objet-livre d'un éditeur liégeois, à offrir pour 10 euros.
Caroline Lamarche : Le festin des morts, Tétras-Lyre, 2014, 8p.
Cette danse macabre, nous entraîne dans une Corse âpre, rude, après la chute de Napoléon. Des mercenaires livrés à eux-mêmes pillent et terrorisent les villages. Quatre d'entre eux ont mutilé le frère d'une jeune femme, qui pour le venger, engage un vieux tueur solitaire, presqu'à la retraite, perclus, qui porte le nom engageant de L'Infernu. François Villon n'est pas loin, dans cette nef des misérables et des fous, ni par l'image ni par la langue, forte et belle de cet auteur corse, ami de Jérôme Ferrari, qui nous dit peut-être des choses sur d'autres mercenaires, révoltés sans cause, qui confondent liberté et barbarie.
Marc Biancarelli : Orphelins de Dieu, Actes Sud, 2014
Ah ces Singuliers, on ne peut que les aimer !
Entre La Louvière (Anna Boch – de la famille des faïenciers – fut l’unique acheteuse d’un tableau de Van Gogh de son vivant), Ostende, Bruxelles, Paris et Pont-Aven, c’est l’histoire et la petite histoire de la peinture de la fin du 19e siècle, et l’époque qui sont croquées avec vivacité – comme dans un feuilleton – par Anne Percin. On suit les aventures des grands et petits peintres de ce temps – un Gauguin archi attachant, entre autres – bien vivants, dépoussiérés, et des trois personnages de fiction qui les accompagnent et leur rendent toute leur lumière : l’exigeant Hugo qui explore les champs nouveaux de la photographie, sa pétulante cousine Hazel et Tobias, leur extraordinaire ami, peintre saisissant. C’est un roman plein de curiosité, vif, charmeur, malicieux. Un plaisir de lecture, et aussi ce « sentiment » de la peinture magnifiquement évoqué, et encore un vrai bel hommage à l’esprit de liberté qui rayonnait chez ces peintres dans leur quête de formes et de styles nouveaux, insolites et déconcertants pour leur temps.
Nous remercions Anne Ramaekers, qui représente les Editions Actes Sud en Belgique, de nous avoir permis de retranscrire ici sa lecture du livre d'Anne Percin.
Anne Percin : Les singuliers, Rouergue, 2014
et en prime, les commentaires suivants, de l'éditeur :
Ce roman bouillonnant peint la communauté de peintres prenant pension, à la fin du XIXe siècle, à Pont-Aven. C’est une galerie de portraits de jeunes gens audacieux, émouvants et drôles, sauvages aussi, qu'Anne Percin sait rendre vivants, avec un grand sens du romanesque. Mêlant personnages historiques et fictifs, elle croque l’esprit du temps sur le vif !
Pour attiser votre curiosité, voici une galerie de portraits, vous permettant de retrouver les figures historiques de ce roman, commentés par l’auteure : http://issuu.com/rouergue/
Si vous êtes un adepte des réseaux sociaux, Anne Percin a déjà ouvert une page facebook sur son roman, dans laquelle vous pourrez découvrir plus largement ce qui a nourri son inspiration : http://fr-fr.facebook.com/