Dans la cité de Butania, bâtie entièrement autour d’une gigantesque citerne de gaz surnommée « la bulle », les autorités ne tolèrent aucune forme de criminalité. Pourtant, la peine de mort n’existe pas. Elle est remplacée par une sentence encore plus terrible ; tout individu ayant attenté par quelque forme que ce soit à la vie de ses concitoyens est condamné à l’amputation totale. On croit à Butania en la vertu de l’exemple. Une nuit, le contremaître Bertold Boro met le feu à son unité de production et tue accidentellement quatre ouvriers. Il subit le châtiment suprême, réduit désormais à ramper dans le quartier réservé. C’est alors qu’il rencontre Froilan, directeur d’un théâtre de marionnettes vivantes, qui lui propose de remplacer son acteur principal mort récemment. Bien que privé de ces membres, Bertold est décidé à infléchir son destin. Entre Bilal et Schuiten, voilà un album graphiquement remarquable, sidérant par sa vision du monde où l’humain n’est plus qu’une marionnette manipulée par des machines, d’une profonde noirceur même si l’espoir n’y est pas tout à fait éteint.
Agrimbau ; Ippoliti
La bulle de Bertold
Albin Michel
Patrick a quarante ans bientôt. Il retrouve au hasard d’une rencontre la trace d’une lettre ancienne écrite par un garçon de 17 ans qui confie les révoltes, les espoirs, les rêves et les ambitions que beaucoup ont eus à cet âge-là. Le temps a passé, les amis ont changé, les amours . Cette ouvre monochrome, troublante et sensible à la fois, est construite habilemenent en confrontant des extraits de la lettre et la situation actuelle correspondante : ce qu’il rêvait d’être, ce qu’il est devenu. Et l’intérêt majeur est là : Patrick et cet adolescent rêveur et insouciant sont la même personne. La cruelle réalité est donc sans appel pour lui : il est bel et bien devenu un adulte de quarante ans plein de renoncements, d’espoirs déçus et de compromissions.
Cyrille Pomès
A la lettre près
Albin Michel, 2005
Salvatore est garagiste. Et un bon. Pourtant, il s’est installé là-haut dans la montagne, à l’écart du bruit et des gens. Il déguste sa fondue, sa cigarette et son journal, après le repas. Il fait attendre sa clientèle sans vergogne. Et parfois même, il dérobe une pièce des moteurs qu’on lui confie… Car Salvatore a conçu un plan diabolique : il assemble jour après jour ces pièces pour construire une machine fantastique destinée à retrouver celle qu’il aime depuis toujours, Julie. Personne ne peut le détourner de ce chemin, personne, pas même Amandine. La créativité et la fantaisie sont de tous les instants dans cette ouvre remplie d’une douce folie qui fait du bien en ce début d’année.
Nicolas de Crécy
Salvatore t.1 Transports amoureux
Dupuis