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Ils ont l'oeil frais, l'ouïe brillante, ce sont les albums de fin d'année à offrir enrubannés.
Livres qui mettent en lumière les arts plastiques ou gustatifs, flattent le regard et les sens
garnissent nos rayons. Prenez un panier et sans un clic, venez faire votre marché.

 Littérature

Ca peut pas faire de mal, Guillaume Gallienne (Gallimard, 25 euros).

Merveilleux passeur de textes, le comédien de « Guillaume et les garçons », sociétaire à la Comédie Française, lit tous les samedis à 18hh10 sur France Inter, des extraits d’une œuvre classique. Ses choix passionnés, ses montages rigoureux, son regard vivant sur les personnages transpirent à travers sa voix. Collés au transistor nous écoutons ravis, conquis cette histoire du soir. Un recueil reprenant Proust, Hugo et Madame de La Fayette parait assorti de deux CD de lectures et commentaires. Une biographie et un portrait des auteurs accompagnent les textes.

 

Calligrammes, poèmes de la paix et de la guerre (Gallimard, 35 euros).

En grand format, sur beau papier, Gallimard propose ces célébrissimes poèmes d’Apollinaire, avec un fac-similé de l’édition originale de Case d’Armons.. Entre 1913 et 1916, le conscrit , 45ème batterie du 38è régiment d’artillerie, composait, sous la canonnade, des remparts à la bêtise meurtrière sous formes graphiques. Des odes à la vie, à l’amour, des écrits manuscrits, des portraits de mots, des idéogrammes qui inventaient une avant-garde tandis que la barbarie elle, se répétait indéfiniment. Jusque dans la laideur, il cherche la beauté, et la trouve.

Merveille de la guerre :

Que c’est beau ces fusées qui illuminent la nuit

Elles montent sur leur propre cime et se penchent pour regarder

Ce sont des dames qui dansent avec leur regard pour yeux bras et cœurs.

 

Peinture

Rembrandt, les années de plénitude (Fond Mercator, 49.95 euros).

Publié conjointement par The National Gallery, le Rijksmuseum et le Fond Mercator, cette splendide monographie - tant par la qualité et l’abondance des reproductions, que par les diverses contributions- nous entraîne au devant du Rembrandt intime, habité, prospère, heureux avant que le malheur ne s’abatte sur lui. La plénitude des rouges et ors des vêtements, les visages aimés font sourire la vie, tandis que les clairs-obscurs des eaux-fortes disent la solitude, le deuil, l’espérance de ce peintre humaniste, jusque dans ses poignants autoportraits.

 

Cinéma

Fashion et Cinéma (Cahiers du Cinéma, 65 euros).

Anecdotes et photos glamour rythment ce long travelling entre créateurs de mode et actrices. Quarante superbes portraits de stars du cinéma. De Louise Brooks à Monica Belluci, de Marlène Dietrich en smoking, à Audrey Hepburn en robe Givenchy, de Bardot en mini-jupe Mary Quant à Meryl Streep en Prada. Deux journalistes, férus de cinéma et de stylisme racontent les relations parfois houleuses entre vedettes mals fagotées et succès au box-office.

 

 

Cuisine

Macaron, Pierre Hermé (La Martinière, 35 euros).

Ces jolis poudriers ne sont que d'amandes mais se sont imposé à la pâtisserie comme le camé à la joaillerie. Après le célèbre macaron Ispahan crée il y a vingt ans par Pierre Hermé, le maître décline cette fois soixante recettes inédites, expliquées pas à pas dans un supplément détachable. Des photos soignées comme pour un défilé Haute Couture mettent en valeurs et en saveurs ces gourmandises aux parfums inattendus, - huile de noisette, asperges vertes, wasabi pour les plus audiacieuses- et des créations aux noms enchanteurs. « Jardin merveilleux », « jardin du sultan » à l'eau de concombre ou de fleur d'oranger.

 

Photo

Angle de réflexion, Chema Madoz (Actes Sud, 65 euros).

Troublant univers que celui du photographe espagnol. On songe à Man Ray pour la mise en abîme, à Brassaï pour les ombres et les noirs. Chema Madoz, met en scène le quotidien, une chaise, une cuillère, leur invente un usage et une destinée amusantes qui interroge le temps à la manière des montres molles de Dali. A la fois sculpteur d'objets, illusionniste, il réordonne l'entendement par le regard. Sous son objectif, un sentier de montagne devient fumée de cigarette, des sourcils s'envolent comme une nuée d'oiseaux et la couture d'un manteau prolonge la rainure du dallage. A moins que cela ne soit le contraire?

 

 

Genesis, par Sebastiao Salgado (14.99 euros)

Le bel album des photos de Salgado est hélas épuisé au moment où sort le film « Le sel de la terre » de Wim Wenders autour de son travail et de sa vie. Mais paraît un beau portfolio d’une sélection de 16 posters prêts à encadrer, bien représentative de son œuvre et de son regard.

 

 

Bandes dessinées

Les Vieux fourneaux (2 tomes parus) par Lupano et Cauuet (Dargaud, 11,99 euros/vol).

Une comédie hilarante pour mettre le feu à votre réveillon de Noël ! Nos trois vieux anarchistes sont du genre à pratiquer " l’attentat gériatrique ", ou comment faire de l’incontinence une technique de contestation très efficace…

 

 Les gardiens du Louvre par Jiro Tanigushi (Futuropolis-Le Louvre, 20 euros).

Le grand maître de la BD japonaise nous livre sa vision du Louvre. Entre rêve et réalité, un auteur japonais de bandes dessinées part à la découverte du musée et des esprits qui y sont cachés, il y fera d’étranges rencontres. De la belle ouvrage.

 

 

 Modigliani par Seksik et Le Hénanff (Casterman, 16 euros).

Une évocation élliptique frémissante et sensible du peintre Amedeo Modigliani, mort dans la misère au seuil de la gloire, à l’orée du XXe siècle. Un bien bel hommage de l’artiste maudit qui ne fait pas l’économie de sa part d’ombre.

 

 

 Un océan d’amour par Lupano et Panaccione (Delcourt, 25.75 euros).

Un modeste marin-pêcheur se retrouve embarqué à l’autre bout du monde par un géant des mers. Inquiète, son épouse part à sa recherche. Une aventure muette et délirante, par deux auteurs au summum de leur art.

 

 

Le coin des intégrales BD.

La période est propice à la réédition de séries phare sous forme d’intégrale au tirages limités. La rareté faisant l’exception, il vous faudra cette fois allier la vitesse et la précipitation. Au rayon des belles éditées, on trouvera cette année:

 

 Intégrale Blacksad de Diaz-Canales et Guardino (Dargaud, 49 euros).

Dans l'Amérique des fifties, un chat noir mène l'enquête du côté des bas-fonds. Cinq épisodes réunis en un seul volume au tirage limité pour cette série magistrale : les animaux n'ont jamais parus aussi humains.

 

 

Intégrale Combat ordinaire de Manu Larcenet (Dargaud, 39.90 euros).

Jeune photographe de guerre, Marco a vu trop d’horreurs. Écœuré, il se retire du monde, avec son chat, pour essayer de se reconstruire. Manu Larcenet a livré avec cette série culte quelques-unes des plus belles pages de la bande dessinée de ces dix dernières années.

 

 

Intégrale Notre Mère la Guerre de Mael et Kriss (Futurolis, 34.50 euros).

Notre Mère la Guerre est un récit d’une grande beauté graphique, sous des allures d’enquête policière, aborde les horreus de la guerre comme thème principal à travers l’affrontement de deux hommes en plein coeur des tranchées.

 

 

Intégrale Peter Pan de Régis Loisel (Vents d’Ouest, 99 euros).

Régis Loisel, en redonnant vie au mythique Peter Pan, s’approprie avec brio ce classique en mêlant subtilement les ambiances féeriques de James M. Barrie aux atmosphères londoniennes sombres et romantiques de Dickens.

 (6 volumes sous coffret)

 

Intégrale Il était une fois en France (Glénat, 75 euros).

Héros ou salaud ? Pendant l’occupation Joseph Joanovici, ferrailleur juif rescapé des pogroms, a bâti une fortune en commerçant avec nazis et résistants. Cette saga historique est aujourd’hui réunie dans une luxueuse intégrale.

 

 

Intégrale Corto Maltese (Casterman, 99 euros).

Un beau coffret à tirage limité pour offrir ou s’offrir tout Corto d’un coup. L’intégrale des aventures de Corto en couleur, rassemblées en 7 albums cartonnés.

 

 

Ethnologue de la modernité, Marc Augé s’est intéressé aux « non-lieux » que sont le métro, les hypermarchés, la rue, ces lieux de passage que l’on traverse sans les investir. Cette fois-ci, son regard va au-delà du lieu pour se porter sur la perte du lieu, de l’espace réel, dans un monde de plus en plus virtuel, téléguidé de l’extérieur, d’on ne sait où, par on ne sait qui. Violences économiques, sociales, politiques se conjuguent, se superposent et nous tétanisent. D’où partira le coup ? Comment s’y préparer ? Comme d’autres historiens, philosophes, sociologues du temps présent, Marc Augé observe que nous sommes entrés dans un présent de survie, aux liens distendus avec le passé et incertains avec l’avenir. Un présent sans perspective, sans rêve qui paralyse la pensée et l’imaginaire. Au point que les hommes n’ont plus peur de la mort mais de la vie…

Que faire ? En avoir conscience et continuer, car « les humains n’ont pas fini d’avoir peur ni d’espérer. »

 

Marc Augé : Les nouvelles peurs, Payot, 2013, 93 p., 11,20 €.

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Très attendu, après le premier roman « Là-haut tout est calme », paru depuis en Folio, ce second roman de l’auteur néerlandais est aussi saisissant, magnétique et puissant.

Une universitaire, spécialiste de la poétesse américaine Emily Dickinson, quitte précipitamment Rotterdam pour le Pays de Galles. Sans prévenir sa famille, elle loue une petite maison en bordure de village. Que fait-elle là, en plein hiver ? Le lecteur apprendra, par le détour, au-devant de quoi elle va. Dans la prairie derrière la maison, chaque nuit une oie disparaît, comme dans une chanson enfantine, une charade. Est-ce le renard qui l’a englouti, est-ce le temps ? Clôturer ne sert à rien, quand l’heure est venue. Admirable et anonyme, cette femme partagera avec un jeune homme passé par hasard, quelques phrases laconiques, un dernier repas, une couche, ample et large, avant d’accueillir son destin au cœur de cette nature gorgée de vie. Et le lecteur sait, qu’il a rencontré là une Parque grecque. Inoubliable.

 

Gerbrand Bakker : Le Détour , Gallimard, 2013, 257 p., 19,90 €.


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