Il était tout jeune journaliste dans un modeste journal polonais lorsqu’en 1956, Ryszard (prononcez Richard) Kapuscinski, fut envoyé en reportage en Inde. Avec pour seul viatique, lui qui ne connaissait rien du « monde extérieur », une traduction des Histoires d’Hérodote. Depuis lors, il est devenu une des grandes figures du journalisme, et ses livres sur le Négus, le Shah d’Iran ou encore sur l’Afrique ( Ebène, une magnifique traversée de l’histoire africaine d’après les indépendances) ont été traduits dans le monde entier. Mais jamais Hérodote ne l’a quitté. Il fut de tous les voyages, précurseur et maître inégalé de la découverte du monde, de la tolérance, et de la distance objective du journaliste face aux convulsions du monde. C’est une sorte de collage que Kapuscinski propose ici, un aller-retour entre le journaliste qui apprend son métier en parcourant la planète, et l’historien de l’Antiquité qui, le premier, dévoile la multiplicité des mondes et des hommes.
Ryszard Kapuscinski
Mes voyages avec Hérodote
Plon, Feux croisés
En ces temps de dialogues de sourd, un petit livre nous rappelle l’histoire partagée entre communautées juives et musulmanes. Un colloque a réuni divers intervenants, universitaires, gens de terrains, responsables communautaires, autour de la question de la coexistence. Elle connut des heurts et des malheurs mais aussi des échanges, emprunts et conversion. Pour faire avancer le dialogue israélo-palestinien et les relations entre Juifs et Arabes de France ou de Belgique, Esther Benbassa et Jean-Christophe Attias, professeurs à la Sorbonne, ont provoqué des rencontres qui sans complaisance mais avec respect tendent des passerelles par-dessus la méconnaissance des uns et des autres, du passé mais aussi de la réalité d’aujourd’hui.
Esther Benbassa et Jean-Christophe Attias
Juifs et musulmans
La découverte
(mai 2006)
« Je voudrais que toutes mes études littéraires puissent servir à établir une classification des esprits ». Il fut exhaucé, mais en creux, car tous les auteurs que cet éminent critique littéraire descendit en flamme sont passés à la postérité, alors que les obscurs tâcherons dont il vantait le style ont sombrés dans l’oubli. Sainte-Beuve est resté pour avoir esquinté tous les novateurs Victor Hugo, Balzac, Dumas, Lamartine. Ces petits poisons (le titre n’est pas de lui) sont tirés de son journal -drôle à son insu- qui mêle petite méchanceté aigre et énorme vanité.
Sainte-Beuve
Mes poisons
Table ronde