L’astrophysicien vietnamien donne avec ce dictionnaire amoureux une formidable synthèse de l’astronomie. Merveilleux vulgarisateur, il nous dit à la fois, ce qui fut, dans une perspective historique, ce qu’il en est aujourd’hui, et ce qu’il pressent. Son bouddhisme n’entrave pas sa liberté ni sa rigueur de scientifique, il donne une dimension spirituelle aux incertitudes. Les quatre forces fondamentales que sont l’électromagnétisme, la gravité et les forces nucléaires, forte et faible, n’ont plus de secret pour le lecteur. Ou presque… En revanche, les trous noirs, les multivers (les autres univers que le nôtre), l’infiniment grand et l’infiniment petit, le Temps et l’Espace n’en finissent pas de s’ouvrir à de vertigineuses hypothèses.
Trinh Xuan Thuan : Dictionnaire amoureux du Ciel et des Etoiles, Plon
La crise financière a inspiré au philosophe Michel Serres un petit essai dynamique. En bon historien des sciences qu’il est aussi, il plonge sous la faille boursière et dégage des causes à ce séisme. Il en dénombre six, toutes nées après la Seconde Guerre mondiale, dont les signes annonciateurs de transformations profondes sont passés trop inaperçus. L’effondrement de l’agriculture, l’accroissement de la mobilité, le vieillissement sans cesse reculé, l’explosion de la démographie, les nouvelles technologies ont, dit-il considérablement modifié notre rapport au monde et à la planète. Lassé de voir des politiques envoyés au secours de l’écologie, l’auteur du Contrat Naturel, paru il y a vingt ans, invente une sorte de gouvernance mondiale : La Biogée. Des représentants de l’air, de la mer, de l’eau, de la calotte glacière parleraient, agiraient au nom de la Terre. « Nous vivons une crise, aucun retour en arrière n’est possible, il faut donc inventer du nouveau ».
Michel Serres : Le temps des crises, Le Pommier
Toute communauté a une histoire qui se transforme au fil du temps. Raciser une population, c’est l’enfermer dans un passé sans présent ni avenir : l’assigner à être une Race sans histoire.
Les groupes qualifiés de « races » sont désignés comme les immobiles de l’histoire : incapables du moindre changement social, religieux, économique, politique. À ceux qu’on enferme ainsi dans « une race », cercle magique dont on ne peut sortir, on assène : « Vous, vous êtes toujours les mêmes ».
Au temps de la colonisation, les sciences du XIXe et de la première moitié du XXe siècle ont pensé, classé, hiérarchisé et légitimé « les races humaines. »
En même temps que cette nouvelle édition française, enrichie de chapitres inédits, cet ouvrage paraît sous le titre Race and Erudition aux États-Unis (Harvard University Press). Ce livre a été couronné par le prix Roger Caillois de l’essai.
(Notice de l’Editeur)
Maurice Olender : Race sans histoire, Points Seuil, 432p, 11€