Caméra à l’épaule, Arthur Daane filme le monde tel qu’il est et plus encore sa stupéfaction d’en être. Depuis la mort de sa femme et de son fils, il se sent à mi-chemin des vivants et des disparus, suspendu entre ce qui fut et ce qui sera et c’est dans ce sursis qu’il entend séjourner désormais. C’est un grand livre que celui de Cees Nooteboom, par l’ambition et la facture ; lancinant et flûté, ce voyage éclaire le nôtre d’une consolation lucide.
Cees Nooteboom
Le jour des morts
Folio
Andras Vajda, le double littéraire de l’éminent critique d’origine hongroise Vizinczey, adresse aux jeunes gens cette initiation sentimentale guidée autant par l’appétit de la chair que par la curiosité intellectuelle.
Ce Stakhanoviste de la vie amoureuse, rend hommage à toutes les femmes qui l’ont déniaisé à une époque, les années cinquante dans une Budapest stalinienne, et à un âge qui ne facilitait pas la chose. Ni tableau de chasse ni étalage impudique, ce roman d’apprentissage plein d’ironie distanciée est une fête des sens autant que de l’esprit et connaît un succès interrompu depuis sa parution.
Stephen Vizinczey
Éloge des femmes mûres
Folio
Cela a-t-il un sens de dire d’une écriture qu’elle a du corps ? On le dit d’un vieux malt, aussi cela ne déplairait pas à Jim Harrison, maître ès sens. Les trois courts romans réunis en un volume sont de cette aune. La première défie la société américaine en conviant tous ceux qu’elle tolère à peine : pauvres, Indiens, métis, handicapés, sans abri, obèses, nymphomanes. Des personnages magnifiques de générosité, d’humour, de poésie et d’intelligence qui nous accompagnent longtemps. Harrison nous surprend plus encore dans la seconde histoire qui vole au secours d’épouses républicaines virant leur cuti ! Il nous quitte sur son histoire à lui, toute en allégeance et en sensibilité.
Jim Harrison
L’été où il faillit mourir
Bourgois