Retiré dans la campagne norvégienne, un vieil homme reconnaît en son voisin le frère d’un camarade d’enfance, et c’est toute sa jeunesse qui ressurgit. Et plus particulièrement l’été 1948, qui devait sceller la fin de son enfance. Cette année-là en effet, le jeune Trond part en vacances avec son père dans un chalet proche de la frontière suédoise. Une intense relation se nouera entre le père et le fils, au contact d’une nature grandiose, magnifiquement décrite. Le bonheur tranquille va pourtant basculer, au travers d’un drame qui touchera ce camarade avec lequel il jouait à voler des chevaux. Mais Pas facile de voler des chevaux est aussi un message codé utilisé durant la guerre par la Résistance, à laquelle le père de Trond fut mêlé, et qui sera la cause d’une autre déchirure.
Un roman d’apprentissage émouvant, habilement construit autour du va-et-vient entre le passé et le présent, et un bon moment de lecture.
Traduit du norvégien par Terje Sinding
Per Petterson
Pas facile de voler des chevaux
Gallimard
Hope, vieille dame retirée du monde, reçoit dans un huis clos de 288 pages et un jour, une jeune journaliste venue l’interroger sur sa carrière mais aussi, on le devine très vite, sur ses différents maris qui sont, entre autres, Jackson Pollock et Andy Warhol. La vieille dame raconte les années heureuses et douloureuses tout en essayant d’expliquer ce qui animait, en ce temps là, l’art américain. Le roman est dense et sérieux, parfois un peu didactique mais toujours passionnant ! Comme un tableau de Pollock, goutte à goutte, le lecteur entre dans le monde mystérieux de la création. Les mots, les phrases se posent, l’ouvre se compose.
John Updike, Tu chercheras mon visage, Paris, Seuil.
John Updike
Tu chercheras mon visage
Seuil
Inspiré par l’histoire vraie du missionnaire Jean Terrence dit Terrentius, Isaia Iannaccone, jette le lecteur sur les traces des jésuites partis en Chine au début du 17e siècle. Instructif et distrayant !
Terrentius, le personnage principal, est un de ces hommes de sciences de l’époque, à la fois médecin, botaniste, astronome, mathématicien, un homme soucieux d’améliorer la connaissance. Ami de Galilée et des grands esprits de l’époque, il fonde avec eux à Rome, dans le plus grand secret, l’Académie des Lynx, destinée à promouvoir le savoir et à lutter contre l’obscurantisme. Cet adepte de la « libre pensée » se retrouve rapidement dans le collimateur de la dangereuse inquisition, il échappe de justesse au « grand examen ».
Ambitieux, Terrentius décide de partir à la rencontre de cet Orient rêvé, cette Chine où, dit-on, la sciences n’est pas considérée comme un danger pour la suprématie de la foi mais comme un instrument de progrès et de découvertes.
C’est ce voyage, cette aventure que raconte le livre de Iannaccone qui nous offre une intrigue riche, documentée et mouvementée dont le cadre est cette rencontre méconnue entre deux civilisations, il y a quatre cents ans, dans l’Empire du milieu.
Isaia Iannaccone
L’ami de Galilée
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